EDITO – TRAITEMENT MéDIATIQUE, MBAPPé, LUIS ENRIQUE… POURQUOI TANT DE HAINE ?

Le Paris Saint-Germain ne connait pas le calme, les médias s’assurent que rien ne reste tout rose bien longtemps. Le club, qui a donné le bâton pour se faire battre, n’est pas toujours en reste. Kylian Mbappé, 25 ans, centralise toutes les crispations, Luis Enrique divise. C’est le grand n’importe quoi autour du club. 

Le renouveau du PSG qui divise

Alors que le club a vécu un chamboulement en profondeur l’été dernier, nombreux sont ceux qui ont jeté du venin avant même le début des hostilités. D’autres ont préféré voir une saison de transition. Un point accorde presque tout le monde : le PSG n’allait pas faire long feu en Ligue des Champions cette saison. Parce que oui, les résultats sur la scène nationale importent peu, le PSG est favori, il n’y a pas de concurrence.

C’est la première étape de la déconstruction médiatique du PSG. En effet, tous s’accordent à rappeler que le PSG ne doit pas être jugé sur la Ligue 1. On est tout droit dans une banalisation du championnat.

Luis ENRIQUE head coach of PSG and Rafel POL assistant coach of PSG during the UEFA Champions League match between Real Sociedad de Futbol and Paris Saint-Germain Football Club at Estadio Anoeta on March 5, 2024 in San Sebastian, Spain.(Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

Cette saison, on a tout entendu, le PSG n’a pas de milieu de terrain, Luis Enrique fait n’importe quoi, Mbappé sauve encore la saison du PSG par ses buts, Barcola ne peut pas performer avec sa coupe de cheveux, on en passe encore et encore. Le projet jeune, ne convainc pas tout le monde et au début de saison, le sentiment était plutôt pessimiste. Luis Enrique et le groupe y ont toujours cru de leur côté.

On a bien senti que personne ne voulait accorder le temps à cette équipe de mûrir, on a tout de suite senti qu’il n’y aurait pas de passe-droit. Pourtant, ces mêmes personnes qui critiquaient demandaient au club, depuis des saisons, d’enfin laisser du temps à un entraîneur. À ne rien y comprendre.

Un élément central : Mbappé

On ne sait pas tout de l’influence du clan Mbappé, mais une chose est sûre, Mbappé au PSG c’est l’assurance d’avoir de la discorde. Qu’il parle, qu’il se taise, les médias croient tout savoir et agissent comme des marionnettistes à vouloir faire parler le joueur. Mbappé n’a pas le droit d’être critiqué, c’est un fait que tout le monde a compris.

Pourquoi ? On ne sait pas. Sûrement parce que les buts qu’il marque effacent tout et lui accorde des pouvoirs cachés. Lui-même est prisonnier de ces médias qui participent à la création de ce personnage tant adulé et décrié à la fois.

07 Kylian MBAPPE (psg) during the UEFA Champions League Quarter-finals match between Barcelona and Paris at Estadi Olimpic Lluis Companys on April 16, 2024 in Barcelona, Spain.(Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

Cela n’aide clairement pas le PSG. Si le club a clairement favorisé son joueur par un contrat indécent, les médias participent également à la mise sur un piédestal du numéro 10 de L’Équipe de France. On a même compris que l’entraîneur ne pouvait pas mettre sur le banc sa star, les mêmes qui réclamaient qu’enfin, les Messi, Neymar et autres soient jugés comme les autres, c’est-à-dire à leurs performances.

Quand on juge Mbappé à ses performances, on est obligé de constater qu’il n’est pas toujours le grand joueur qu’il prétend être. Mais on ne peut défendre cette thèse, car les médias rabâchent sans cesse, que sans lui, le PSG n’est rien, que le PSG ne marquerait pas de but, que le club n’y arriverait pas. Deuxième déconstruction.

De l’opportunisme à la haine ?

Quand le PSG a réussi à se hisser en demi-finale de Ligue des Champions, tout le monde à plus ou moins retourné sa veste. C’est la réussite de Luis Enrique, pouvait-on entendre. Il a réussi à fédérer, ce que ses prédécesseurs n’avaient pas accompli, disaient certains. Quand le PSG a perdu contre Dortmund, l’analyse du match est vite passée au second plan, seul le résultat a compté. Il aurait été marrant de voir les mêmes personnes, juger une hypothétique victoire parisienne si l’équipe avait eu plus de réussite.

Parce que oui, contre Dortmund, ce PSG n’est pas si loin d’une victoire, malgré le match de piètre qualité. Encore une fois, quand tout va bien, tout le monde joue aux agneaux, quand il y a le moindre couac, c’est un banc de piranha qui s’affole.

Ce PSG n’est pas soutenu, c’est un fait. Il n’y a ni recul, ni véritable analyse, seul le prisme Mbappé est une star intouchable existe, talonné par les critiques sur le management de Luis Enrique. Que vont-dire les médias si le PSG bat largement Dortmund au match retour ? Que cette équipe a du cœur ?

Que faire pour sortir de ce cercle vicieux ?

Nuancer. Il faut inévitablement nuancer et arrêter d’écouter les millions de pseudo-entraîneurs qui feraient tous, bien évidemment, mieux que les entraîneurs en place. Il est nécessaire d’avoir des analyses médiatiques, cela permet de se poser des questions. Par contre, il n’est pas nécessaire d’avoir des analyses tronquées, sans nuances ni mise en perspective.

Cela dessert le club, les joueurs et discrédite la parole de tout le monde. Les supporters sont déjà-là pour jouer le rôle de ceux qui analysent à chaud, avec un recul difficile à avoir. En effet, les fans sont dans la réaction épidermique et cela peut se comprendre, ils sont passionnés.

04 Manuel UGARTE (psg) – 19 Lee KANG IN (psg) – 26 Nordi MUKIELE (psg) – 07 Kylian MBAPPE (psg) – 05 MARQUINHOS (psg) – 02 Achraf HAKIMI (psg) during the UEFA Champions League Quarter-finals match between Barcelona and Paris at Estadi Olimpic Lluis Companys on April 16, 2024 in Barcelona, Spain.(Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

Les médias, c’est plus incompréhensible, ils ne sont pas supporters, ils ont des outils d’analyses, qu’ils s’en servent. Le monde du football est jugeant, souvent cassant et cela ne va pas en s’arrangeant. Le PSG n’est pas parfait, c’est clair, il y a des failles, c’est clair, mais cela, on le savait depuis le début de la saison.

Ce que l’on ne savait pas, c’est que malgré tout ça, ils arriveraient à grandir, à se surpasser pour réaliser une grande saison lors d’une année de transition. Quand on fait le bilan, beaucoup de choses ont changé, il ne faut pas l’oublier.

Luis Enrique a apporté des choses à ce collectif, mais on sent qu’il n’a pas encore tous les outils pour que ce soit parfaitement rodé. Encore une fois, malgré cela, l’équipe est encore en vie dans toutes les compétitions, alors oui, les pisse-froid verront un échec, si le PSG ne renverse pas Dortmund, mais finalement, le PSG reste l’une des équipes les plus régulières en Europe ces 5 dernières saisons, malgré tout.

C’est à la fin de la saison que l’on pourra faire un bilan, il ne sert à rien d’enterrer une équipe qui a raté la première manche d’une demi-finale. Cela n’a pas de sens, car dans quelques jours, elle pourra se rattraper et que dirons-nous alors ?

Il est temps de garder la tête froide et d’encourager le club. Il faut arrêter de diviser pour un rien, c’est insupportable. La saison prochaine, après un mercato d’ajustement, sera une nouvelle étape, et il sera plus aisé de tirer de vraies conclusions sur le projet annoncé l’été dernier.

Pour une première saison, si elle devait s’arrêter aujourd’hui, le bilan n’est pas si mauvais, mais apparemment, nuancer, relativiser ne fait pas vendre de papiers ou n’excite personne.

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