INTERROGATIONS AU NIGER APRèS L’ATTAQUE DJIHADISTE DE BAMAKO

Après la double attaque djihadiste de l’école de gendarmerie et l’aéroport de Bamako au Mali, la psychose a-t-elle gagné les Etats de la sous-région, particulièrement les deux autres pays de l’Alliance des Etats du Sahel, le Burkina Faso et le Niger ? Dans ces deux pays qui avec le Mali sont régulièrement confrontés à des attaques djihadistes, on redoute aussi des assauts similaires à celles de Bamako.

De l’avis de l’activiste Bana Ibrahim, membre du front patriotique pour la souveraineté soutien de la junte au pouvoir, ce qui s’est passé à Bamako prouve que les pays de l’AES sont vulnérables malgré la montée en puissance de leurs forces de défense et de sécurité.

"Ces attaques viennent nous rappeler que la lutte contre le terrorisme est loin d’être gagné, et que nos pays sont encore vulnérables sur plusieurs points de vue et à nous pousser dans la réflexion de voies et moyens pour renforcer encore la résilience de nos pays, la résilience de nos armées pour faire face à l’hydre terroriste."

Dispositions sécuritaires

Cependant, il n’y a pas lieu de paniquer, selon Souley Oumarou, président du Forum Citoyen pour la République. Les militaires au pouvoir étaient déjà préparés à faire face aux attaques bien avant celles de Bamako.

"Les autorités nigériennes ont pris des dispositions très importantes en prélude à des évènements de ce genre depuis fort longtemps. Je pense bien que, il n’y a pas lieu à craindre des attaques de ce genre. Mieux, cette situation viendra justement comme une alerte pour renforcer donc les dispositions."

Aucun pays n’est à l’abri d’attaques djihadistes comme celles de Bamako, rappelle Seidik Abba, président du centre international de réflexion et d’études sur le Sahel.

"Le risque zéro n’existe dans aucun Etat du Sahel ni même de l’Afrique de l’Ouest par ailleurs", explique le spécialiste du Sahel sur la DW. "Vous savez les attaques terroristes ont pu se produire, au cœur de Paris, au cœur de Londres, au cœur de Madrid. Dans le cas des pays du Sahel, le risque est aggravé par l’existence des cellules dormantes et des complicités que les groupes jihadistes ont réussi à tisser y compris dans les capitales. Et ce scénario peut se produire dans n’importe quelle capitale africaine aujourd’hui à fortiori dans les capitales des Etats du Sahel."

Dans la capitale nigérienne, la sécurité a été renforcée depuis quelques semaines. Des forces de défense et de sécurité mixte patrouillent de jour comme de nuit et fouillent de fond en comble tout véhicule.

Auteur: Mahamadou Abdoulkarim

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