QUI EST AHMED ATTAF LE NOUVEAU CHEF DE LA DIPLOMATIE ALGéRIENNE?

L’Algérie vient d’opérer un remaniement ministériel dont le changement le plus important a été fait au niveau du ministère des Affaires étrangère. En renvoyant Ramtane Lamamra pour le remplacer par Ahmed Attaf, quel changement pour la diplomatie algérienne?

Le nouveau ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, n’est pas nouveau dans les arcanes du pouvoir algérien. A 70 ans, le diplomate avait été appelé pour devenir ministre des Affaires étrangères de 1996 à 1999 avant de disparaitre complètement de la scène politique algérienne.

Ce dépoussiérèrent d’un dinosaure opéré par la présidence pour remplacer un homme du calibre de Lamamra, été isolé par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, reflète la situation délicate au sein du ministère des Affaires étrangères et de l’instabilité de la politique étrangère algérienne.

Avant de le remercier, Ramtane Lamamra a été ignoré et des ordres pour lui retirer ses pouvoirs et les donner au secrétaire général de son propre ministère, ont simplement choqué. Pendant de nombreuses semaines, c’était Amar Belani, un proche du président, qui conduisait les entretiens et rencontres avec les officiels étrangers alors que Lamamra n’était ni malade ni absent.

Ce changement intervient alors que le pouvoir algérien a pris ces dernières années un virage encore plus menaçant et hostile vis à vis du Maroc. La création d’un poste sur mesure pour Amar Belani, dont la seule compétence est de tirer à boulets rouges sur le Maroc, en tant qu' »envoyé spécial pour le Sahara occidental » et puis sa récente nomination au secrétariat général du ministère des Affaires étrangères, témoigne de cette nouvelle direction prise par la présidence algérienne.

La rupture des relations diplomatiques avec le Maroc est aussi l’un des déterminants de cette nouvelle politique hostile au Maroc assumée en Algérie. Toutes ces choses ne cadraient pas avec Ramtane Lamamra, qui a quand bien même endossé ces positions et ces décisions, devenant ainsi le ministère qui a signé la rupture avec le Maroc.

Cependant, dans la folie furieuse du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, partisan de la fermeture des frontières et de l’armée représentée par Said Chengriha qui a fait ses armes à la frontière marocaine, il fallait un chef de la diplomatie qui obéirait au doigt et l’oeil sans exprimer de réticences.

Le nom de Belani était pressenti pour ce poste mais la « surprise » était de sortir un ancien qui a fait l’école nationale d’administration comme Abdelmadjid Tebboune, et également un partisan de la fermeture des frontières même bien avant leur fermeture en 1994.

Ahmed Attaf avait exprimé son opinion concernant les relations avec le Maroc alors que les deux pays avaient des relations diplomatiques normales voir cordiales à l’époque. Extrémiste, il voulait fermer les frontières et risquer de déclencher une crise diplomatique sans aucune raison valable.

C’est donc un profil anti-marocain auquel Abdelmadjid Tebboune a fait appel pour prendre la tête du département des Affaires étrangères dont le nom a également changé lors de ce remaniement ministériel pour prendre une dénomination semblable à celle du ministère…marocain.

Concernant le sujet de la fermeture des frontières avec le Maroc, à l’époque Ahmed Attaf n’était pas encore ministre, il occupait toutefois le poste de secrétaire d’Etat aux affaires maghrébines. Il justifiait cette position par la contrebande entre les deux pays.

A l’époque, l’Algérie fermée sur elle-même, héritière du communisme, mais le peuple algérien n’en voulait pas. Il voulait être en phase avec son époque et porter des marques américaines, des jeans Levi’s et boire du Coca cola qu’il découvrait au Maroc, et c’est comme cela que tous ces produits interdits en Algérie, se retrouvaient chez les Algériens parce qu’il y avait une demande du peuple algérien.

Parallèlement, en ayant besoin de devises pour pouvoir acheter d’autres produits de consommation, les Algériens échangeaient du carburant avec le Marocains à la frontière, allant jusqu’à assécher les réservoirs en Algérie. Cette situation devenait intenable pour les dirigeants algériens qui ne voyaient pas d’autres solutions que de fermer les frontières pour arrêter ces aller-retours incessants entre le Maroc et l’Algérie.

Sur le dossier du Sahara, Ahmed Attaf adoptait naturellement la position militaire algérienne qui cherche à se disculper de cette histoire pour mettre en avant la milice du polisario qu’elle paie et entretient militairement.

Produit de la pensée militaire, Attaf devra continuer à exécuter les affaires étrangères sous une approche militaro-sécuritaire, ce qui équivaudra, à de nouvelles déconvenues pour l’Algérie qui tombe continuellement dans les erreurs politiques depuis l’accession au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune.

Sa nomination devrait aggraver la position de l’administration algérienne au niveau diplomatique et affaiblir l’Algérie au niveau régional et au niveau continental.

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