SéNéGAL: HEURTS AUX ABORDS DU DOMICILE D'OUSMANE SONKO

Révoltés et prêts à en découdre : de jeunes sénégalais ont affronté, lundi 29 mai, les forces de l'ordre dans la capitale sénégalaise. Les quartiers proches du domicile dakarois d'Ousmane Sonko sont devenus le théâtre de heurts.

De jeunes Sénégalais ont affronté les forces de l'ordre lundi 29 mai dans des quartiers de Dakar proches du domicile de l'opposant Ousmane Sonko.

Des groupes de jeunes ont attaqué à coups de pierres les forces de sécurité déployées en nombre dans les environs de Keur Gorgui, où vit M. Sonko, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ils ont aussi brûlé des pneus sur un des principaux axes de la capitale et dressé des barrages de fortune dans des rues adjacentes.

Les forces de sécurité ont riposté en tirant en abondance des gaz lacrymogènes.

Des véhicules ont été incendiés près de la maison de l'ancien ministre des Sports et actuel chef de cabinet du président Macky Sall, Matar Bâ, ont rapporté les médias locaux.

Les forces de sécurité bloquaient les rues donnant accès au domicile du politicien.

S'exprimant dans la nuit de lundi à mardi le président du parti Pastef les Patriotes s’est dit "séquestré", insistant sur la nécessité d'un "sursaut national", pour dit-il, défendre la démocratie.

"J'appelle tous les Sénégalais à sortir massivement", a déclaré le quadragénaire, engagé depuis deux ans dans un bras de fer avec le pouvoir.

"Les restrictions aux libertés d'aller et de venir imposées à Ousmane Sonko sans qu'aucun acte ne lui soit notifié sont illégales et doivent cesser", a écrit Amnesty International sur les réseaux sociaux.

Candidat déclaré à la présidentielle de 2024 et menacé d'inéligibilité, l'opposant est depuis 2021 le personnage principal d'un feuilleton politico-judiciaire qui met régulièrement plusieurs villes du Sénégal sous tension.

Ces tensions menacent d'augmenter encore à l'approche du verdict que doit rendre jeudi une chambre criminelle dans un procès contre lui pour viols.

Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle en 2019, risque de perdre son éligibilité. Il a refusé de comparaître, dénonçant un complot qui serait ourdi par le pouvoir pour l'écarter de la présidentielle.

La mobilisation des partisans de l'homme politique a régulièrement donné lieu à des incidents et des troubles depuis le début de l'affaire en 2021.

Cette année-là, son interpellation à Dakar alors qu'il se rendait en cortège à la convocation d'un juge avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avait fait au moins une dizaine de morts.

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