À moins d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le leader du parti d’opposition Azimoun a été condamné à quatre peines de trois ans d’emprisonnement, mais reste dans la course pour le scrutin, selon son avocat.
Ayachi Zammel, candidat à l’élection présidentielle prévue dimanche 6 octobre en Tunisie, a été condamné mardi 1ᵉʳ octobre à douze ans de prison, qui viennent s’ajouter à deux autres verdicts récents. Mais « il reste en lice pour le scrutin », a indiqué son avocat le même jour.
« Le tribunal de première instance de Tunis 2 a condamné Ayachi Zammel à douze ans de prison dans quatre affaires liées aux parrainages, trois ans pour chaque dossier et lui a interdit d’aller voter », a précisé Me Abdessater Messoudi.
Mercredi dernier, il avait été condamné à six mois de prison par le tribunal de Jendouba pour « falsification de documents », une peine qui était venue s’ajouter à une précédente condamnation de 20 mois de prison par le même tribunal le 18 septembre, toujours pour les mêmes accusations.
Au total, 37 poursuites séparées sont lancées à son encontre dans tous les gouvernorats de la Tunisie pour des motifs similaires, selon Me Messaoudi.
La justice reproche à Ayachi Zammel d’avoir enfreint les règles sur les parrainages, réputés difficiles à obtenir selon les experts. Il fallait soit 10 000 signatures d’électeurs, soit celles de 10 parlementaires ou de 40 élus de collectivités locales.
Ayachi Zammel, un industriel de l’agro-alimentaire, inconnu du grand public jusqu’à sa candidature, a été arrêté le 2 septembre, le jour-même de la confirmation de sa candidature par l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie).
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Âgé de 47 ans, il est l’un des trois candidats retenus dans une liste « définitive » de l’Isie, aux côtés du président sortant Kaïs Saïed, 66 ans, et de Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député de la gauche panarabiste.
Des ONG tunisiennes et étrangères ont critiqué ces dernières semaines le processus de sélection des candidatures. Human Rights Watch a dénoncé le fait qu’ « au moins huit candidats potentiels [ont] été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « empêchés de se présenter ».
L’Isie a aussi été accusée par plusieurs ONG d’avoir « perdu son indépendance » pour avoir exclu trois concurrents réputés très sérieux du président sortant Kaïs Saïed, dont Mondher Zenaïdi, un ancien ministre, malgré leur réadmission par le tribunal administratif.
D’autres prétendants au poste se sont plaints d’avoir été entravés sur le plan administratif pour obtenir divers documents (formulaires de parrainage, casier judiciaire, etc.) permettant de constituer leurs dossiers.
(Avec AFP)
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