CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE - L’AUTONOMIE éNERGéTIQUE CONCRéTISéE à BEHENJY

La centrale d’Amboasary, à Behenjy, mettra fin au délestage dans cette région.

Résultat d’un partenariat public-privé, une nouvelle centrale hydroélectrique booste l’approvisionnement en électricité des Fokontany de Behenjy. Elle vient également en renfort au réseau interconnecté d’Antananarivo.

Sept cents. C’est le nombre de ménages qui bénéficient directement de l’énergie produite par la nouvelle centrale hydroélectrique située à Amboasary, dans la commune rurale de Behenjy.

Les localités rurales de la commune de Behenjy sortent littéralement de l’obscurité. Les habitants du Fokontany d’Amboasary, niché au milieu des collines et où se trouve le site d’Amboasary, sont les premiers bénéficiaires directs de l’électricité produite par la nouvelle centrale. Il en est de même pour ceux du Fokontany de Morarano, en contrebas. Les deux localités abritent en effet la centrale hydroélectrique et le barrage installé sur la rivière Andromba.

Hier, Andry Rajoelina, président de la République, a inauguré la nouvelle centrale hydroélectrique. Construit par le groupe GAMO/MADO, ce site, baptisé HydroMado, est le fruit d’un partenariat public-privé (3P). D’un point de vue technique, il est alimenté par les eaux captées par le barrage érigé sur la rivière Andromba. L’eau est acheminée par un conduit, dont une partie est enfouie sous la Route nationale numéro 7 (RN7), jusqu’à une hauteur de 28 mètres. C’est la pression de la chute d’eau artificielle qui fait tourner les deux turbines.

“L’eau est ensuite restituée à la rivière Andromba, ce qui confère à cette centrale le statut d’énergie renouvelable”, précise Madé Razafintsalama, président-directeur général (PDG) du groupe GAMO/MADO. “La centrale affiche une puissance installée de 1,4 mégawatt et génère 900 000 kilowattheures d’électricité par mois”, complète Olivier Jean-Baptiste, ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures.

À la base, le site d’Amboasary est destiné, en partie, à approvisionner en énergie l’usine d’embouteillage d’eau minérale Sainto. Elle fait justement partie du groupe GAMO/MADO. En contrepartie, elle fournit de l’électricité à “un tarif abordable” aux localités de la commune rurale de Behenjy et ses environs. Un accent est mis sur l’électrification des écoles et des centres de santé. Le ministre Jean-Baptiste confirme, par ailleurs, qu’une partie de la production de cette nouvelle centrale hydroélectrique est injectée dans le réseau interconnecté d’Antananarivo.

Une deuxième phase est, par ailleurs, prévue afin d’ajouter 700 kilowattheures à la puissance installée de la centrale d’Amboasary. Pour sa part, l’État compte faciliter l’accès au réseau d’électricité domestique de la Jirama des ménages de Behenjy, avec le projet “Branchement Mora”. Ils n’auront ainsi qu’à payer 30 000 ariary pour cela. L’installation des poteaux et du câble électrique est prise en charge par l’État.

Priorité

Sur le plan politique, la mise en marche de la centrale d’Amboasary, à Behenjy, est la matérialisation de la volonté de l’État d’accélérer la transition vers l’énergie renouvelable. Selon Andry Rajoelina, le basculement vers l’énergie renouvelable est “la priorité” de son second mandat.

Le locataire d’Iavoloha affirme ainsi que sa présence à la cérémonie d’hier est pour “souligner l’importance de la production d’énergie renouvelable”. À l’entendre, il est urgent d’en finir avec l’utilisation des centrales thermiques qui produisent 90 % de l’électricité dans le pays. Outre la vétusté des équipements thermiques et l’insuffisance de la production, il y a aussi la charge financière qu’elles impliquent. Il parle d’une dépense annuelle de 1 200 milliards d’ariary pour faire tourner les centrales thermiques.

Outre alléger considérablement les charges pour la Jirama et l’État, le basculement vers l’énergie renouvelable devrait également permettre de baisser les coûts pour les usagers. “Nous avons toutes les ressources naturelles nécessaires pour produire de l’énergie renouvelable”, soutient le président de la République, citant le soleil, l’eau et le vent.

Le Président prend comme exemple le projet d’installation de centrales solaires pour quarante-sept districts d’ici la fin de l’année. Il met également l’accent sur la distribution des kits solaires n’étant pas connectés au réseau d’électricité domestique de la Jirama. “C’est un projet qui me tient à cœur”, affirme-t-il. L’idée est d’en finir avec l’utilisation des bougies et du pétrole lampant, ce qui devrait impliquer moins de coûts pour les ménages, mais aussi pour l’État qui subventionne le prix à la pompe du pétrole. Il y a également un impact positif sur la santé publique.

Par la voix du Président, l’État encourage aussi l’engagement du secteur privé afin d’accélérer la marche vers l’énergie renouvelable. “La première raison de ma présence ici est pour encourager les entreprises privées à investir dans l’énergie renouvelable”, déclare Andry Rajoelina. “Il est tout à fait faisable de prendre directement part au développement du pays avec des actions et des projets alignés à la vision étatique. J’encourage ainsi le secteur privé à travailler de concert avec l’État pour le développement du pays”, ajoute-t-il.

Outre la centrale HydroMado, la centrale solaire d’Ehoala, à Tolagnaro, inaugurée samedi, a également été mise en avant hier. Initié par la société Rio Tinto - QMM, il s’agit d’un autre exemple de partenariat public-privé réussi dans le domaine de l’énergie renouvelable selon le Chef de l’État. Un partenariat qui sera élargi avec la construction du premier parc éolien du pays, prévu d’être opérationnel au début de l’année 2025.

Garry Fabrice Ranaivoson

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