Saoudi El Amalki
À la veille de l’échéancier électoral dont l’imminence se profile à grands pas, le parti majoritaire se lance indubitablement dans une campagne prématurée, à des cadences effrénées. Dans une fuite en avant, il prétend un bilan grandiloquent en prouesses de tous genres à tel point que les concitoyens sont si bernés qu’ils se croient à un paradis monté de toutes pièces. Non seulement le bossse prend les pieds dans le tapis en rabâchant toutes les initiatives Royales sans s’en approprier une seule, mais dans un discours de jubilation ostensible.Cet engouement mystificateur débite des fanfaronnades dans les meetings en direction d’une assistance désabusée qui ne croit pas ses yeux. « C’est trop beau pour y croire ! », dit-elle, sous le choc d’un émerveillement imposteur…
Quand le richissime finit de balbutier son harangue farceuse, les « lèche-bottes » se précipitent à faire montre de flatterie abusive à l’adresse de leur chef pour jouir de la bénédiction d’un paternalisme béat. Son petit chouchou excelle par son espièglerie fade à travers cette narration trompeuse : « Vous savez, avec notre avènement, le marocain naît avec une chance de tonnerre, puisqu’il va à l’école, réussit, trouve un emploi et un domicile des plus convenants et vit dans la prospérité et la décence… ! ». De quel pays s’est-il agi ?Comment se fait-il qu’on ne se soit guère rendu compte de ce Maroc édénique dont parle cet hâbleur facétieux ?Puis, monte sur scène, un vieux cabotin à l’échine pliée en deux par l’escroquerie impudente à la pelle, se régale de faire étalage de ses tartufferies mensongères. « Ce que nous avons réalisé en ces ans du mandat, nul n’a pu le faire avant nous ! »,exulte-t-il sans avoir aucunement froid aux yeux, lui dont le passé sombre en prévarication abjecte du textile…
Ensuite, survint une femme, histoire de faire valoir le souci paritaire, pour verser dans la flagornerie basse en direction du patron, l’encensant de cajoleries les plus câlines. Le rôle assignée à cette artiste ne lui va nullement, car a l’habitude d’en jouer bien meilleurs au lieu de s’avilir si vilement dans le marécage de la courtisanerie immonde. Voilà donc le modèle d’une majorité dont le gouvernail se targue de brosser un tableau d’un Maroc de science fiction où les citoyens s’emmitouflent dans la luxuriance alors que la société pour la majeure partie, vit dans le dénuement total. Pour qui prennent-ils les marocains, ces goguenards ? Comment se permettent-ils d’être aussi bas pour un parcours de mandatement si creux et parcimonieux ? Autant de questions que l’on pourra arborer pour un exhibitionnisme aussi miteux que ringard qui manque de respect aux marocains, férocement agressés par la cherté de la vie, l’indignité dédaigneuse, l’ostracisme social et spatial…
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