SAHARA: LA RéPUBLIQUE CENTRAFRICAINE DOUCHE LES ESPOIRS DE L'ALGéRIE

La diplomatie algérienne vient d’enregistrer un autre revers signé par la Centrafrique. Après avoir tenté une campagne de séduction envers ce pays qui soutient le Maroc dans la défense de son intégrité territoriale, l’Algérie vient de voir son travail tomber à l’eau. 

Les claques reçues par l’Algérie ne se comptent plus. Elles sont devenues monnaie courante aussi bien pour le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, que le département des Affaires étrangères, quel que soit le ministre affecté.

La dernière en date est signée par la République Centrafricaine, quelques jours seulement après celle du Sénégal. On se rappelle de la vaine tentative du régime algérien de profiter de l’élection du jeune président, Bassirou Faye, pour lui faire changer de position sur le soutien de Dakar à la marocanité du Sahara. Le coup de poker d’Alger s’est soldé par une réponse sèche du Sénégal, point de changement sur cette position.

Courant mai, la diplomatie algérienne a jeté son dévolu sur un autre pays africain soutenant le Maroc dans le dossier du Sahara. La République Centrafricaine, en proie à des difficultés sécuritaires, était une cible de choix pour l’Algérie qui vient d’être nommée membre non permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Alger n’a pas hésité à sortir cette carte pour essayer de marchander son appui.

L’Algérie, de par sa position au sein du Conseil de sécurité, « ne ménagera aucun effort pour défendre les intérêts, les préoccupations et les priorités de la République centrafricaine », a indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères faisant suite à l’invitation du chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, de son homologue centrafricaine, Sylvie Baipo-Temon, à Alger.

Le ministre algérien lui a fait part de l’envie de son pays de « construire des relations équilibrées, significatives et bénéfiques » sur la base de « valeurs de confiance, de compréhension, de coopération et de solidarité ».

La ministère algérien ajoute: « des relations que nous voulons plus efficaces et dont nous aspirons à enrichir le contenu et à élever au niveau qu’elles méritent réellement ».

Une sérénade qui cache un jeu pourtant bien clair, puisque le communiqué du département d’Ahmed Attaf parle de relations qui « puisent leur énergie de notre engagement commun envers les principes solides inscrits dans la Charte des Nations unies ainsi que dans l’Acte constitutif de l’Union africaine ».

L’expulsion de la rasd de l’UA fait peur à Alger

La référence à l’acte constitutif de l’Union africaine (UA) montre la grande inquiétude de l’Algérie vis à vis d’une possible modification de ce document qui demande un vote de la majorité des membres. La modification dont il est question et que l’Algérie craint, n’est autre que l’article sur la suspension ou l’expulsion d’un pays membre qui n’est pas permise jusqu’ici, puisque le document ne prévoit que le retrait d’un membre de son propre chef.

Aujourd’hui avec le rythme des retraits des reconnaissances africaines de l’entité séparatiste du polisario, aussi connu sous le nom « rasd » et les appuis renforcés envers la souveraineté marocaine sur le Sahara, la question de l’expulsion de ce groupe séparatiste de l’organisation continentale africaine est une question de temps. L’Algérie le sait et joue ses dernières cartes.

Pour rappel, l’Algérie avait fait entrer le polisario comme étant un « pays » au sein de l’UA en 2002 et en tant que membre fondateur, alors qu’il ne faisait pas partie de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) qui a précédé la création de l’UA.

L’entrevue entre Attaf et la ministre centrafricaine Sylvie Baipo-Temon à Alger, a longuement abordé la question de l’UA, et cela peut se voir à l’insistance de l’Algérie sur ce point. Dans une référence claire à la possible exclusion de la rasd de l’UA, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que les deux ministres auraient souligné « la nécessité d’accélérer le renforcement du rôle de notre organisation continentale, l’Union africaine (..) dans la défense des intérêts et objectifs communs à tous les pays africains (…) tous sans aucune discrimination, distinction ou exclusion ».

La démarche algérienne n’a pas porté ses fruits puisque, comme le Sénégal, la République Centrafricaine, a asséné un coup de massue à la diplomatie algérienne en reprenant les mêmes mots de la diplomatie algérienne, en lui signifiant que la proposition d’autonomie marocaine est en phase avec la Charte des Nations Unies.

Depuis Rabat, la République Centrafricaine a réaffirmé son appui à la marocanité du Sahara, à l’issue d’entretiens entre les ministres des Affaires étrangères, Mme Sylvie Baïpo-Temon, et Nasser Bourita.

La cheffe de la diplomatie centrafricaine a indiqué dans une déclaration à la presse que son pays «se tient toujours aux côtés du Royaume du Maroc et des efforts qu’il mène pour trouver une solution solide et pacifique» à la question du Sahara, et que le plan marocain d’autonomie «est une solution pacifique qui est en droite ligne de la Charte des Nations unies».

Une position qui ne change donc pas, et que la République de Centreafrique défend devant le discours agressif de l’Algérie. Le pays avait ouvert un consulat général au Sahara, à Laâyoune, en 2020 et s’était heurté à une réponse virulente de l’Algérie.

L’Algérie avait fustigé des décisions qui représentent une «nouvelle violation des normes du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies» et qui «transgressent aussi les fondements même des relations entre les pays africains tenus de se conformer en toutes circonstances aux règles et principes de l’Union africaine, lesquels impliquent un devoir d’unité et de solidarité entre les pays fondateurs de l’Union».

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